Les chevaliers du Phénix
Bon, pour la petite explication concernant ce texte... Ce dernier a été réalisé en 2005 pour une alliance sur un jeu de rôle en ligne nommé Bahagon. Je l'ai retrouvé il y a peu et l'ai un peu... révisé. Bonne lecture !
La
nuit. Une nuit sombre, sans lune ni étoiles pour nous éclairer dans la noirceur
impénétrable. Cette obscurité nous oppressait, nous donnait des sueurs froides,
nous faisait frissonner. Elle nous terrifiait. Malgré cela, nous nous levâmes
et commençâmes à marcher prudemment. Qui sommes-nous ? Aucune idée, seulement
de l’obscurité. Nous avons marché, aveugles, à tâtons dans les ténèbres, nos
muscles encore douloureux. Nous eûmes bientôt conscience que nous n’étions plus
seuls. Du coin de l’œil, nous vîmes apparaître de petites nimbes plus noires
encore que les ténèbres qui nous entouraient. Difformes, ces êtres marchaient
eux aussi sur deux jambes mais de façon étrange, titubant et tendant vers nous leurs
bras griffus pour nous offrir une mortelle étreinte. Certains d’entre nous
tombèrent mais nous ne pouvions pas les aider : la terreur nous tenait et
nous étions désarmés. Nous perçûmes alors une sensation étrange, comme si notre
esprit se rebellait contre notre marche irrépressible et nous disait de nous
arrêter pour nous reposer à jamais, pour cesser notre lutte contre une mort
certaine. Mais notre instinct de survie avait pris possession de notre corps et
le faisait avancer de manière incertaine, nous faisant trébucher parfois contre
des obstacles invisibles mais luttant pour que nous restions debout. Pour ne
pas mourir.
Une
lumière jaillit du sol, s'élève dans les airs jusqu’à se fondre dans les nuages,
révélant le paysage de désolation qui nous entoure, le sol nu, complètement
calciné, recouvert d’une fine pellicule de poussière grise. Puis, brisant la
grise harmonie céleste, un oiseau de feu d'une splendeur inouïe descend vers le
sol. Certains hommes s’enfuient, d’autres meurent foudroyés devant les flammes du
Phénix mais quelques-uns d'entre nous restent debout, vivants et vaillants. Le
feu jaillit de la gueule de la créature, nous entoure, nous purifie, consume
nos chairs, noircit nos os et ronge nos organes mais nous, hommes et femmes de
toutes races, restons là, immobiles, subissant sans broncher sa morsure sacrée.
Après la purification par le brasier vient la bénédiction ondine. Le Phénix
déverse ses larmes sur nous, torrent glacé nous submergeant, nous rendant nos
corps physiques et la lumière.
Ils
parcourront les terres balayées par l’apocalypse puis revenues à la vie, ils recruteront
d’autres seigneurs égarés dans leurs remords ou l’obscurité, ils leur rendront
la vue et le sens de la justice, ils leur donneront l'insigne du Phénix
représenté par une flamme consumant un crâne, ils les aideront quand ils seront
menacés par les spectres de la guerre, ils les guideront dans l’entrelacs des
champs de bataille. Ils seront forts et braves, grands stratèges et
Forge-Rêves, sculpteurs d’illusions et illustres combattants, maîtres de leurs
peurs et de leurs pensées assassines, ils chercheront les points faibles de
leurs adversaires pour remporter conflits rhétoriques et campagnes militaires.
Ils seront ses Chevaliers, armés de lames et de lances enflammées, fiers
guerriers protecteurs de leurs contrées et de celui qui les a animés et
ressuscités : le Phénix.
(© Forge-Rêves, 2005, révisé en 2008.)