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Pensées d'un Forge-Rêves
10 janvier 2010

Gardiens du Trône Obsidiane

Blah ! Ca fait un moment que j'ai rien posté alors voilà ce sur quoi je travaille en ce moment... Le but du jeu est de décrire une cité d'une manière interactive, sans qu'il y ait de longues lignes de description, etc... Enfin bref j'en dis pas plus, à part que d'autres textes viendront bientôt (enfin j'espère). Bonne lecture !

 

Mesdames et messieurs, suivez-moi, n’ayez pas peur. Bientôt au détour de l’un de ces sombres rochers, vous la verrez apparaître. Encore un petit effort, aidez les plus vieux et les plus fatigués à gravir les derniers mètres. Attendez mademoiselle, votre robe est coincée sous cette pierre ! Ne bougez plus, je viens à votre secours. Voilà, vous pouvez reprendre l’ascension. Un dernier effort et relevez la tête pour voir ce qui fut construit à même la roche des Dents de Fer. La fabuleuse citée de Khazed-Teren et ses mines légendaires. Apercevez-vous cette arène où les plus fiers guerriers Nains s'affrontent ? Les meilleurs Sabreurs sont dans cette cité, mes amis. Et toutes ces petites maisons où les bougies s’éteignent tandis et les chemins de ronde s’allument de milles flambeaux. La relève lumineuse ! Mais je vous en prie instamment, ne faites pas attention à tous ces soldats postés sur les hauteurs qui surplombent notre route, ils n’ont pas pour habitude d’agresser les nobles étrangers. Le sentier se fait plus net et nous foulons à présent une route pavée. Vous voyez le grand porche un peu plus loin ? Lorsque nous y serons, restez groupés derrière moi, on y fait des contrôles, pour les personnes et les marchandises.

Le petit homme que vous voyez là c’est Grinius, capitaine de la première garnison. Bien sûr, il me reconnaît. Attendez sur le bord du chemin, je vais lui expliquer que vous m’accompagnez et il vous laissera passer. Voilà qui est fait ! N’est-ce pas un nain charmant ?

Nous ne continuerons pas à pied, car deux voitures nous attendent sur le bord de la route : le maître à déjà tout prévu. Mesdames, mesdemoiselles, montez dans celle-ci et messieurs dans l’autre. En route, cochers, nos invités sont fatigués ! Messieurs, je vous préviens, ne vous inquiétez pas si vous perdez un instant de vue l’autre attelage, il emprunte un itinéraire différent, qui sied mieux à la naïveté dont certaines de ses occupantes jouissent encore.

Je vous présente donc, le quartier des plaisirs qui, je vous rassure, n’abrite pas seulement des filles de petite taille. Je ne sais pas pour vous, mais j’aperçois là de mignonnes jeunes femmes. Elles sont toutes plus talentueuses les unes que les autres. Malheureusement, nous n'avons pas le temps de nous arrêter, on nous attend pour souper.

Quelques rues plus loin, vous pourrez admirer l’architecture exceptionnelle de l’arène, où se déroulent combats, spectacles, et jeux en tous genres. Nous la voyions déjà tout à l'heure mais elle est encore plus magnifique de près. Les légendes disent qu'elle a été sortie de la terre par les premiers Nains qui ont peuplé cette montagne. Observez ces tonnes de roche dont les stalagmites s'élancent vers le ciel ! Vu de l'extérieur, elle a l'air imprenable mais l'intérieur est superbement agencé avec de très nombreux gradins qui permettent aux visiteurs d'admirer les combats.

Juste à côté, nous trouvons la place des ovations. C'est ici que les héros de l'arène viennent se faire aduler par leur public, la plupart du temps encore couverts de sang et de sueur. Il est arrivé une fois qu'un homme ayant perdu sa main souhaite tout de même se faire applaudir par la foule avant même de se faire soigner ! C'est dire la valeur de cette cérémonie. Mais roulons, roulons…

Nous n'avons guère le temps de passer par la Place d'Or, le lieu où tous les marchands se rencontrent pour commercer. Ici, le marché se déroule tous les jours mais chaque jour correspond à une marchandise différente. La nourriture, les outils et le bétail, les bijoux et les vêtements, les armes et armures, les travailleurs, ainsi que d'autres choses encore.

Mais nous sommes bientôt à destination. En dessous du palais se trouvent les demeures des vingt protecteurs du trône. On les appelle les Gardiens du Trône Obsidiane. Ce sont eux qui protègent la cité. En tous cas, la demeure de notre seigneur Amero est l’une des premières de ces demeures. Vu l'heure tardive, vous comprenez bien que nous n'irons pas au palais ce soir. Cependant demain, je vous l’assure, nous y ferons un tour.

Descendez messieurs, vos dames sont déjà arrivées et on n’attend plus que nous pour manger. Entrez, retirez donc vos gros manteaux et suivez Linius, notre serviteur. Très bien, maintenant que tout le monde est assis, dégustez et remplissez-vous bien la pense. Le maître s'excuse de ne pas être à vos côtés, il a du s’absenter pour la soirée. Une importante réunion au palais qui requérait sa présence. Eh bien maintenant je vais vous laisser, je dois vous ennuyer avec mon bavardage incessant. Bon repas et bonne nuit.



***

C'est après une bonne nuit de sommeil que nous retrouvons nos voyageurs. De jour, la ville était très différente de ce qu'ils avaient pu voir alors que l'obscurité l'étreignait encore. C'est Ceylak, le serviteur qui les avaient accueillis la veille, qui leur fit visiter la ville. Cette fois-ci, tous les voyageurs avaient été réunis car ils devaient connaître ensemble cette cité qui serait peut-être dorénavant la leur.

- Vous savez, la cité s'étend à l'intérieur de toute la montagne, en réalité. Même si la route que vous avez empruntée hier soir est la plus rude, c'est également celle qu'emprunte toute armée ennemie. Tout simplement pour éviter que l'ennemi pénètre directement dans la cité. Elle est également étroite, ce qui permet d'étirer les contingents et de les attaquer plus facilement. Une armée divisée est une armée vaincue – vous êtes bien placé pour le savoir, si vous me permettez de raviver de douloureux souvenirs.

Les hommes détournèrent la tête et observèrent les bâtiments. Ils se trouvaient dans la Cuve, une sorte de clairière rocheuse à ciel ouvert où se trouvaient les principaux lieux de Khazed-Teren. Les maisons y étaient construites selon une architecture étrange. Les murs n'étaient pas lisses, au contraire : une multitude de petites piques de roche les recouvraient, donnant une impression sauvage aux rues. Ces dernières étaient plutôt larges, permettant à trois chariots de passer de front. Cependant, nombre d'échoppes dévoraient peu à peu l'espace pavé.

- Une milice citoyenne est chargée de surveiller ces étals. Dès lors qu'ils prennent trop de place, leurs propriétaires doivent payer une amande chaque jour jusqu'à ce qu'ils se conforment aux lois de la ville.

Ils virent passer des hommes aux uniformes écarlates – sûrement cette milice que Ceylak venait d'évoquer. Les voyageurs continuèrent leur chemin jusqu'à arriver près d'une grande place où les rues étaient certes plus petites mais également très animées. De nombreux nains se trouvaient près d'étals multicolores, devisant gaiement avec un interlocuteur invisible. Ils étaient pour la plupart vêtus d'armures scintillantes ou de vêtements aux couleurs vives et n'exagéraient en rien leur joie. Et, contrairement à ce qu'auraient pu penser les voyageurs, ils n'étaient pas plus gros que la plupart des autres espèces peuplant ce monde. Non, ils étaient simplement plus petits que les humains mais n'étaient pas forcément trapus. Ceylak guida ses protégés dans le dédale inextricable de la place, tout en parlant d'une voix forte.

- Aujourd'hui, c'est le jour des Épices et des Produits Exotiques. La Place d'Or est divisée en plusieurs quartiers où chaque type de marchandise est vendue. Aujourd'hui, ces quartiers sont organisés en fonction des peuples et de leurs habitudes alimentaires, tout simplement pour que chacun puisse aller droit au but lorsqu'il vient effectuer ses achats. Cette règle a été édictée il y a peu : lorsque tout le monde pouvait s'installer comme il le souhaitait, la place était rapidement engorgée de clients qui se perdaient ou qui bloquaient les rues. Ainsi, chacun peut circuler comme il le désire.

Après deux heures de marche à humer les senteurs des épices et des plats elfiques comme gobelins, les voyageurs sortirent enfin de la Place. Ils aperçurent alors nombre de chemins différents qui partaient vers les quatre coins de la cité. Ceylak s'engagea sur l'un d'entre eux sans aucune hésitation et ils arrivèrent bientôt au bord de la Cuve. Devant eux s'ouvrait un tunnel pavé où auraient pu s'engager deux chariots. Ils pénétrèrent dans la caverne éclairée par une multitude de lanternes, si bien qu'on aurait cru que les rayons du soleil atteignaient également l'intérieur de la montagne. De nombreuses portes et fenêtres donnaient directement sur la route : les demeures étaient construites à même la roche.

- La ville de Khazed-Teren grouille de tunnels de ce genre. Les nains vivent directement au sein de la montagne. Il paraît même que certaines cavernes sont tellement rapprochées que plusieurs familles naines vivent dans la même demeure à force de les agrandir en creusant toujours plus avant les entrailles de la roche. C'est ici que la plupart des habitants de Khazed-Teren vivent. Si vous êtes acceptés dans la cité, il est fort probable que vous ayez une maison dans ce genre de galeries.

Les voyageurs hochèrent la tête avant de sortir du tunnel. Ceylak continua sa petite visite tout en énumérant les différents quartiers de la ville.

- Il y a d'abord les Lavoirs. C'est une grande salle souterraine où s'étend un lac qui permet de laver les vêtements et la puanteur de Khazed-Teren. Des mages humains nous aident à clarifier cette eau toutes les heures en échange d'un salaire. Ensuite il y a les Calfats, où on étudie les arts maritimes, les Boucauts, où l'on pratique la pesée des denrées. C'est un peu le quartier économique de la ville avec ses banques et ses prêteurs sur gage. La venelle des Messagers est l'endroit où se trouve une multitude de commerces qui rédigent nos lettres et les envoient aux quatre coins du monde. Les tarifs fluctuent en fonction de la longueur du courrier, de la qualité de l'encre et du parchemin, des services supplémentaires comme le nombre de chevaux, etc... Le quartier des Cuirs, malgré son nom, ne s'occupe pas que des tanneries mais également de tout ce qui est tissus et vêtements. C'est principalement un quartier artisanal. Dans les Armures se trouvent toutes les forges et autres ateliers de travail du fer et de l'acier. Khazed-Teren est une cité marchande mais elle a également besoin d'outils et c'est ce quartier qui nous les fournit. Les Camées, c'est le quartier des bijoutiers et des joailliers. Si vous souhaitez acquérir une somptueuse breloque pour votre épouse, c'est ici qu'il faut la commander. Ensuite, il y a...

La cité semblait s'étendre toujours plus avant. Il semblait d'ailleurs aux voyageurs que la cité ne pouvait pas contenir toutes ces merveilles qu'évoquait Ceylak mais ils ne pouvaient pas connaître toute l'étendue de son réseau de galeries. Ceylak s'interrompit soudain dans son discours alors qu'ils s'engageaient sur une route différente. Elle était plus large et, chose étonnante, ses pavés avaient une étrange teinte bleutée. Devant eux se tenait une énorme muraille aux parois tellement lisses qu'on aurait pu la croire faite d'un seul et unique tenant. Avant même que les voyageurs ne posent la question, Ceylak reprit la parole.

- Nous sommes sur l'Artère du Trône. C'est la plus grande route de la cité, celle qui mène de la Place d'Or au Palais. Personne ne sait d'où vient la couleur bleutée de cette route... Certains soupçonnent une œuvre magique, d'autres pensent à un matériau différent des pavés normaux. En tous cas, tout le monde est unanime quant à la beauté de l'Artère. En face de vous se trouve le mur de la Défaite. Son nom vient du fait qu'il n'a jamais été pris : tous ceux qui l'ont affronté ont affronté la Défaite. L'on raconte que derrière ce mur se trouve un espace capable d'abriter tous les habitants de la ville. Il contiendrait des champs pour nourrir les citoyens mais également une réplique miniature de la cité où chacun pourrait œuvrer pour la survie de la ville. Certaines personnes sont chargées d'entretenir cette seconde cité que l'on appelle Khasel-Teren – la Cité Double – mais ils sont d'une discrétion exemplaire.

Les réfugiés ne purent qu'admirer la somptueuse avenue ainsi que le mur de la Défaite. Au fur et à mesure qu'ils s'approchaient de ce dernier, l'Artère s'étrécissait jusqu'à reprendre une largeur normale. Ceylak expliqua que c'était pour forcer les armées ennemies à se tasser. Les soldats étaient tellement collés qu'un trébuchet pouvait éliminer une centaine de soldats en un tir unique.

L'Artère tournait vers la droite, si bien que les voyageurs longèrent le mur de la Défaite jusqu'à arriver à une immense porte double, plusieurs centaines de mètres plus loin. Dix gardes en surveillaient l'entrée. Ils reconnurent Ceylak et la porte s'ouvrit lentement. Un énorme bâtiment de pierre noire fut dévoilé. Il était immense, pourvu d'une même double porte que la muraille. D'imposants stalagmites rocheux s'éloignaient du bâtiment, formant tout un ensemble de tours où, les voyageurs en furent intimement persuadés, se trouvaient plusieurs salles servant à de quelconques besognes.

- Mes amis, bienvenue au Palais, à l'Ecole des Princes, au Promontoire des Cieux, au Siège de Khazed-Teren, au Tribunal du Peuple, au Trône Obsidiane. Ceci est le centre névralgique de la cité où sont donnés des cours pour les mages, des formations pour le peuple et les nouveaux venus, des abris pour les ambassadeurs comme les plus démunis. C'est le centre de toutes les décisions de la ville.

Le Palais se dressait avec majesté au-dessus des réfugiés, les toisait comme s'il recelait tout le savoir du monde. Ils avancèrent d'eux-même vers les grandes portes qui s'ouvrirent à leur approche. Ils pénétrèrent ainsi dans la Première Salle. C'était une gigantesque salle dont les murs étaient couverts de tapisseries aux couleurs noires, grises et rouges, les couleurs de la ville. Droit devant se trouvait le blason de la ville, un trône noir divisé en deux par une ligne rouge, sur un fond argenté. Deux escaliers encadraient les armoiries de Khazed-Teren jusqu'à une nouvelle porte. Les exilés grimpèrent les sombres escaliers jusqu'à cette elle. Celle-ci donnait sur une immense salle. Les murs y étaient d'un blanc éclatant, qui tranchait sur l'atmosphère sombre de la Première Salle. Lorsque leurs yeux furent habitués à la nouvelle luminosité, ils purent s'apercevoir qu'une multitude d'escaliers partaient dans toutes les directions. Ils se trouvaient dans l'Antichambre de la Décision.

Ceylak reprit alors son rôle de guide et les mena vers un nouvel accès, sur la droite. Il frappa respectueusement à la porte et poussa le lourd battant. La vingtaine de voyageurs entra et fut frappé de stupeur. Vingt guerriers étaient tournés vers eux, vêtus d'armures noires et rouges, armes tirées. La pièce baignait dans la lumière du soleil, dont les rayons convergeaient droit sur un escalier doré, menant sur un trône. Un nain était assis sur ce dernier, dans une posture nonchalante.

- Voyons, mes amis, ne soyez pas effrayés. Mes guerriers aiment la mise en scène et prennent un malin plaisir à effrayer les nouveaux arrivants. Installez-vous, je vous en prie !

Les soldats rangèrent leurs armes et leurs traits s'adoucirent. Ils auraient presque eu un air bienveillant s'ils n'avaient pas été armés jusqu'aux dents. Les guerriers étaient positionnés sur une sorte de roue dorée parcourue d'une multitude de hayons qui se croisaient de façon désordonnée. Les voyageurs remarquèrent que les armures des soldats ressemblaient à de la pierre, comme si elle avait poussé directement sur leur peau. Cependant, ils furent arrachés à leur admiration par un toussotement de Ceylak et ils s'avancèrent droit vers le centre du cercle. L'homme assis sur le trône reprit la parole. Les exilés remarquèrent que la pièce sentait la lavande.

- Très bien. Permettez-moi de me présenter : je suis Dagnir, le Tourmenteur, Roi de Khazed-Teren. Les dix-neuf personnes autour de vous et moi-même formons l'élite de la ville, la force politique de la cité. Et nous vous souhaitons la bienvenue.

Aucun des autres guerriers ne dit mot. Sur un ordre inaudible, ils tendirent soudain leur main droite en avant. Elles étaient toutes fermées en un poing puissant. Le Roi Dagnir reprit la parole.

- Eh bien messieurs, vous êtes unanimes. Voyageurs, exilés des Epées Etincelantes, les Gardiens du Trône Obsidiane vous accordent le droit de résidence dans la cité de Khazed-Teren.

(© Forge-Rêves + Amero pour la première partie, 2009)

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